A la mer...ou à la montagne?

A la mer...ou à la montagne?
Les cordes, heureusement qu'elles sont la!... Elles t'attachent au bateau, elles t'attachent à la montagne...Elles t'attachent à la vie! C'est tout pareil, ça, la mer et la montagne, y'a des cordes, des nœuds et pis des gens qui détachent tout et qui quittent le port. Y partent avec leurs cordes et y s'attachent au jour le jour, jamais au même endroit : "la montagne c'est jamais qu'une mer un peu dure. Ah! ah! Des marins d'eau dure, voila c'que c'est les montagnards! des marins d'eau dure!..." le port de la mer de glace

mercredi 13 mai 2009

GO fabien! GO!


 ah aaaah!
les-tor-lous...
Comment qui s'y vont les tarabés?

Bon faut que je vous y raconte le samedi maintenant (le vendredi étant dédié au transport des troupes de lyon vers chamonix)
Le projet initiale des dômes de miage est tombé rapidement à l'eau au vu des prévisions météo plutôt difficiles : orages, orages, et...orages avec quelques éclaircies le matin...J'avais donc préparé pendant la semaine toute une liste de plan A B C D E F.... à proposer à fabien et sarah pour nous eclatéye malgré tout sous les sommets.Finalement l'option "petite aiguille verte" a été retenu pour la journée de samedi. Il s'agissait en faite de monté aux grands montets (3200m) grâce au telephérique du même nom pour faire la "petite" course de l'aiguille verte (3580m environ) juste à côté, nous permettant ainsi de rapidement nous mettre à l'abris en cas de pepin foudroyant.
Nous montons donc sur les coups de 10h après récupération du matériel de loc et arrivons au pied de la voie, au col des grands montets, à 11h.
Nous commençons donc l'ascencion à 11h30. Il y a une petite dizaine de personnes dans la voie, skieurs ou alpinistes...Ainsi, la voie trop normale etant tracée je propose de bifurquer par la droite et d'emprunter le chemin d'arête.Malheureusement sarah se sent fatiguée, elle ne le sent pas (un peut de ma faute je suis parti trop vite sans prévenir...Le referai pu!), elle décide de nous laisser fabien et moi faire l'ascencion, elle nous attendra à la terasse des grands montets.
Nous montons donc avec fabien dans la poudreuse plutôt epaisse mais malgré tout on ne brasse pas trop.
Nous franchissons sans encombre la première pente, arrivons sur l'arête, le spectacle est grandiose! Je propose de traversée pour rejoindre la trace effectuée par les autres et reprendre la voie plus normale. Jusque la il fait beau et rien d'inquiétant à l'horizon.
La traversée s'annonce plus périlleuse que prévue : en glace, et fabien n'a pas un piolet vraiment technique (disons plutot, un piolet droit de 70cm des annees 30!).Je propose de monter plus haut, vers les rochers de l'arête, qui certes ne nous rapprocherons pas de la trace mais nous permettrons de mettre un point de protection et au pire de redescendre en rappelnous montons donc, et effectivement l'ascencion se complique  sur les dalles granitiques recouvertes de neige; je peine, mais enfin trouve un bon rocher pour placer une sangle et assure fabien qui me rejoint.
Nous avisons. Je propose de tenter une sortie par le haut, puis 1/2 secondes après me ravise!
Nous ferons un rappel et laisserons une sangle (qd je vous dis que j'équipe la haute savoie), afin de redescendre sous la partie glacée qui nous empêchait de traverser.
Une fois redescendu nous rejoignons la trace à un petit col, il reste un couloir en neige/glace. Une cordée nous précédant nous dit qu'il y a un rappel en haut.Le temps est correct, il y aura un rappel, le couloir est tracé, sarah doit nous attendre, c'est sur, mais on se lance!
Je monte vite, place une broche ou 2 pour protéger notre cordée sur la glace et nous arrivons au presque sommet, reste un passage en rocher.
Je ne trouve alors pas le relais, ce qui m'enerve et m'inquiète un peut, cela fait longtemps que nous sommes partis maintenant et le mauvais temps s'il a été clément jusqu'alors va bien finir par gronder!Donc : on redescend!Il faudra être prudent par ailleurs sur la glace.
Heureusement j'aperçois le relais plus bas, que nous atteignons sans encombre moyennant une bonne concentration.
On se rappel jusqu'au col, il ne reste plus maintenant que la descente dans la pente de neige certes pentues, mais non exposée du tout (une chute = une glissade jusqu'à un replas), bref, je commence à me dire que la course touche à sa fin!

Mais la...
Un coup de tonnerre.
Chiotte!
Merde!
et crotte!
L'orage va nous tomber dessus et le pire est à craindre, dans un tel nuage nous serions réduit à nous terrer dans la neige, dans une ambiance "plutôt" électrique, sans savoir pour combien de temps!
Alors que nous ne sommes plus très loin du col des grands montets, il reste malgre tout à redescendre la pente, mais aussi à remonter un peut dans notre trace pour récupérer nos sacs laissé à gauche...
La...C'est le moment de lacher les chiens : "GO fabien! GO!" on ne descent plus en tentant d'imiter lachenal ou autre rebuffat : c'est toboggant géant sur les fesses!
J'arrive en bas de la pente avant fabien et pique un sprint vers les sacs.
Le vent souffle très fort, on ne voit plus à 2m, il grèle, et le tonnerre gronde fort de plus en plus régulierement.Aux sacs, je ne vois plus fabien. Je crie pour lui donner un point de repère, heureusement la corde est déroulé derrière moi depuis la fin du relais.Je le retrouve plus bas pour lui donner (jeter son sac) et nous commençons la fin de la descente dans la pente desormais plus que raisonnable.
Le soucis désormais est : dans 1m de visibilité ne pas perdre la trace qui se recouvre de neige!
L'orage, point positif tonne plus loin, il me semble qu'il est entrain de passer à côté! Ca me rassure, je prends le temps de ne pas trop courir et reste attentif aux traces.
Fabien me suis grace à la corde qui lui indique le chemin!
Nous arrivons enfin au col!
OUF! on fonce vers l'escalier du télépherique, on enlève les crampons et on monte les marches 4*4 (enfin 1*1 au bout de 30m, à 3200m c'est dur!)je finirai de ranger la corde en haut!
fabien m'avouera plus tard quelques arcs electriques entre son piolet et la rembarde de l'escalier metallique...
Nous arrivons enfin à l'abris et retrouvons rassurés sarah rassurée!
Nous descendrons par le téléphérique, les conditions sont encore tempetueuses!
reste encore à redescendre chercher les skis et à remonter (200 marches à chaque fois) dans une ambiance australe.
Finalement l'orage passe, et c'est dans une large éclaircie que nous redescendrons en téléphérique. La tension baisse, le coup de stress s'évacue dans la benne.Nous retiendrons la morale de la journée d'un pisteur du domaine : il faut toujours se fier à l'instinct féminin!

A très bientôt pour la suite!

photos?

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